C’est au cours du XXème siècle, lorsqu’apparaissent les matières synthétiques, que les vêtements pour enfants cessent d’être produits exclusivement en fibres végétales, comme le lin, le coton, le chanvre, et l’ortie ou animales telles que la laine et la soie.
La laine de la chèvre ou du mouton sur le continent européen ou celle du chameau ou de l’alpaga sur d’autres continents, ont souvent été utilisées pour la production de vêtements d’enfant et cela dés l’antiquité en raison de ses qualités exceptionnelles: chaude en hiver, la laine est tolérée aussi en été lorsqu’elle est tissée très finement grâce à ses propriétés isolantes. Aujourd’hui, elle est parfois abandonnée au profit de fibres synthétiques qui offrent plus de « tenue » au vêtement et conservent mieux les couleurs.
La production de la soie, connue en Chine depuis le Néolithique n’est parvenue jusqu’au pourtour du Bassin Méditerranéen qu’au cours du VIème siècle après J.-C. (Empire Byzantn). Depuis, la soie fait partie des fibres naturelles les plus précieuses car coûteuses à produire. Pouvant être portée tant en hiver qu’en été, elle attire le regard par sa texture chatoyante et régule en permanence l’humidité naturelle du corps. Elle est rarement utilisée pour les vêtements d’enfants car son prix reste élevé.
Le coton, particulièrement frais et absorbant, convient parfaitement aux vêtements d’été des enfants. Il est comparable en cela au lin qui était la fibre naturelle la plus utilisée pendant l’Antiquité car abondante, solide et isolante.
Les fibres naturelles sont progressivement remplacées au cours du XXème siècle par des textiles synthétiques à la fois moins chers et mieux adaptés aux exigences changeantes de la mode et à la production industrielle mais aussi moins durables et moins eco-compatibles.
La viscose, est une fibre synthétique d’origine végétale car dérivée de la cellulose. Elle a été utilisée dés le début du XXème siècle comme une alternative peu coûteuse à la soie et elle est toujours utilisée dans la fabrication de vêtements même si elle entre rarement dans la composition des vêtements pour enfants.
De nombreuses fibres synthétiques sont aujourd’hui produites par polymérisation à partir du pétrole : il s’agit principalement du nylon, de l’acrylique, ou de divers types de polyester tels que le Tergal ou le polyuréthane laminé (appelé aussi PUL),. Ce dernier est toujours utilisé pour la fabrication de couches lavables pour bébés.
Ces fibres synthétiques ont connu une évolution sans précédents au cours des cinquante dernières années et sont devenues aujourd’hui des fibres « techniques » qui permettent d’atteindre des performances souvent antinomiques. Par exemple le Gore-tex qui existe depuis quarante ans et qui est très utilisé pour les vêtements de randonnée en montagne : il est à la fois imperméable et « respirant » c’est à dire qu’il permet l’évacuation de l’humidité naturelle du corps mais il est loin d’être inoffensif car il est composé en partie de Teflon, un perturbateur endocrinien dangereux pour l’homme. Il est remplacé aujourd’hui par des fibres synthétiques moins agressives.
D’autres tissus nommés « climatiques » régulent la température du corps en générant, au contact avec la peau, de manière passive, un micro-climat : réversibles, ils sont frais en été en réfléchissant les UV et conservent la chaleur corporelle en hiver en absorbant les rayonnements du soleil. Certains tissus libèrent même des principes actifs qui sont absorbés par la peau.
La tendance actuelle est aux tissus naturels, de préférence biologiques tels que le chanvre, le lin ou le coton certifiés « GOTS » (Global Organic Textile Standardr). Cette même tendance privilégie également des teintures écologiques conformes aux normes Oeko-Tex c’est à dire des couleurs qui ne contiennent ni allergènes, ni pesticides, ni colorants chimiques (à base de métaux lords).
Ainsi s’opère un retour à la tradition, aux matières et aux usages des temps les plus anciens.